Le Sénégal commémore ce lundi premier décembre le 81e anniversaire du massacre des Tirailleurs sénégalais survenu le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, en banlieue de Dakar. Entre 1 200 et 1 800 soldats africains, originaires de 17 colonies françaises, avaient été tués par les forces coloniales françaises alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs soldes après leur participation à la Seconde Guerre mondiale.
Le président gambien Adama Barrow assistera à cette deuxième édition de la commémoration. Sa délégation quittera Banjul dimanche 30 novembre à 15h00, selon la présidence gambienne. L’événement s’inscrit dans la volonté des autorités sénégalaises de « rétablir la vérité historique » sur ce drame.
Pour encadrer la commémoration, un Comité de Commémoration a été installé le 14 novembre 2025 afin de suivre les engagements de l’État, réhabiliter le site, diffuser le Livre Blanc sur le massacre et intégrer cette histoire dans les programmes scolaires. Les fouilles archéologiques récentes ont confirmé des sépultures réelles et mis en évidence des pratiques d’enterrement variées, incluant des gradés et un individu retrouvé enchaîné.
Le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé cinq mesures stratégiques : ériger un mémorial à Thiaroye, créer un centre de documentation, baptiser rues et places, enseigner cette histoire dans les écoles et instituer une Journée annuelle du Tirailleur le 1er décembre.
La première édition de la commémoration, en 2024, avait rassemblé les présidents de Mauritanie, Comores, Gambie, Guinée-Bissau et Gabon, suscitant un « retentissement mondial ». Bien que surnommés « sénégalais », les Tirailleurs provenaient de 17 territoires coloniaux français aujourd’hui indépendants, tels que le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger, le Tchad et Madagascar.





