Tunisie : plusieurs personnes, dont des opposants au régime, écopent de 45 ans de prison en appel

Une cour d’appel tunisienne a confirmé des peines allant jusqu’à 45 ans de prison contre plusieurs personnes, parmi lesquelles figurent des opposants politiques de premier plan. Le verdict, annoncé vendredi par des médias locaux citant une source judiciaire, relance les inquiétudes autour du durcissement autoritaire observé depuis l’arrivée au pouvoir du président Kaïs Saïed.

Le dossier regroupe 37 accusés, détenus pour la plupart depuis 2023. Ils sont poursuivis pour « complot contre la sûreté de l’État » et « adhésion à un groupe terroriste », des charges que de nombreuses ONG qualifient de « politiquement motivées ». Parmi les personnalités les plus en vue figurent Jawhar Ben Mbarek, chef de la coalition d’opposition Front du Salut National (FSN), les dirigeants politiques Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, ainsi que les figures publiques Khayam Turki, Ridha Belhaj et l’homme d’affaires Kamel Ltaief.

Selon des sources judiciaires, les peines prononcées varient, mais certaines atteignent 45 ans, la plus lourde retenue dans cette affaire. Le procès, très médiatisé, cristallise les tensions entre les autorités tunisiennes et une partie de la classe politique qui accuse le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour neutraliser ses adversaires.

Plusieurs organisations nationales et internationales dénoncent un climat répressif et s’inquiètent de la détérioration de l’État de droit. Elles appellent à la libération des détenus et à des procédures transparentes garantissant le respect des droits fondamentaux.

Les autorités tunisiennes n’ont pas encore officiellement commenté ces condamnations lourdement critiquées. Des réactions sont attendues dans les prochaines heures.

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