Depuis 2020, plusieurs pays africains ont basculé dans des changements de pouvoir anticonstitutionnels. Cette succession de coups d’État a profondément marqué l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et l’Afrique centrale, mettant en lumière des institutions fragiles et des transitions souvent prolongées.
Voici l’inventaire des pays concernés au cours des cinq dernières années.
Mali (2020 et 2021)
Le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta est renversé par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), dirigé par le colonel Assimi Goïta.
Le 24 mai 2021, un second coup d’État permet au même Assimi Goïta de s’installer officiellement comme président de la transition.
Guinée (2021)
Le 5 septembre 2021, le Groupement des forces spéciales conduit par le colonel Mamady Doumbouya renverse le président Alpha Condé. Doumbouya devient président de la transition.
Soudan (2021)
Le général Abdel Fattah al-Burhan renverse le gouvernement civil de transition dirigé par le premier ministre Abdalla Hamdok. L’armée reprend le contrôle total du pays.
Tchad (2021)
Après la mort du président Idriss Déby Itno en avril 2021, son fils Mahamat Idriss Déby prend le pouvoir à la tête du Conseil militaire de transition.
Les autorités militaires organisent ensuite une élection présidentielle, remportée par Mahamat Idriss Déby lui-même, consolidant ainsi une transition contrôlée par l’armée.
Burkina Faso (2022)
Le 24 janvier 2022, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) renverse Roch Marc Christian Kaboré.
Le 30 septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré renverse à son tour le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et prend la tête du MPSR.
Niger (2023)
Le 26 juillet 2023, la garde présidentielle renverse Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani devient chef de l’État à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
Gabon (2023)
Le 30 août 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par le général Brice Oligui Nguema, renverse Ali Bongo Ondimba après une élection contestée.
La transition organise ensuite des élections où le général Oligui Nguema est déclaré vainqueur, marquant une consolidation militaire du pouvoir.
Guinée-Bissau (2025)
Le 26 novembre 2025, des éléments de l’armée interrompent le processus électoral en cours et renversent les institutions. Le président Umaro Sissoco Embaló est arrêté puis exfiltré plus tard au Sénégal. Le pays bascule de nouveau dans une crise institutionnelle.



