Le Sénat a adopté mardi le projet de loi de fin de gestion pour 2025, un texte surtout technique qui permet d’ajuster les dernières dépenses de l’année. Le vote a été acquis grâce à la droite et au bloc central, tandis que la gauche s’y est opposée. L’Assemblée nationale avait rejeté le texte en première lecture.
Une commission mixte paritaire se réunira jeudi pour tenter d’arrêter une version commune. Celle-ci devra être votée la semaine prochaine dans les deux chambres. Le gouvernement espère alors obtenir l’abstention ou le soutien ponctuel de certains groupes d’opposition. L’enjeu reste toutefois moins sensible que celui du budget 2026, considéré comme nettement plus politique.
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu un projet « strictement technique », visant à assurer une fin d’exercice maîtrisée sans détériorer le déficit public, maintenu à 5,4 % du PIB. Elle affirme que les ajustements proposés permettent de respecter l’objectif initial, contrairement à plusieurs exercices précédents.
Le texte prévoit plusieurs ouvertures et annulations de crédits. Parmi les hausses : 190 millions d’euros pour la sécurité en Outre-mer et la lutte contre les feux de forêt. Côté annulations : 1,6 milliard d’euros sont retranchés du programme d’investissements France 2030 en raison d’un excédent de trésorerie.
Le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains), a salué les efforts réalisés en 2025 tout en rappelant qu’il ne s’agit que du début du redressement. Il a recommandé l’adoption du texte, après avoir obtenu l’intégration de plusieurs amendements, dont une enveloppe supplémentaire de 50 millions d’euros pour la mission d’aménagement du territoire confiée à La Poste.
La gauche a critiqué une logique de réduction des dépenses jugée systématique. Le sénateur Grégory Blanc (écologistes) a dénoncé une méthode reposant avant tout sur des coupes dans l’investissement, qu’il considère comme la variable d’ajustement la plus facile.



