Dans un débat organisé mercredi 19 novembre 2025 à Arras par le quotidien La Voix du Nord, le président Emmanuel Macron a alerté sur les dangers que l’intelligence artificielle (IA) pourrait représenter pour la démocratie lors des prochaines élections municipales et présidentielles.
« De plus en plus de nos compatriotes vont consulter leur agent d’IA pour savoir pour qui voter. Je ne sais pas ce que ChatGPT va recommander, mais les intérêts de ses créateurs ne sont pas nécessairement neutres ni alignés sur ceux de la France », a-t-il déclaré, soulignant que cette tendance pourrait transformer le fonctionnement de la démocratie.
Certains candidats commencent déjà à intégrer l’IA dans leurs campagnes. À Grenoble, Hervé Gerbi (Horizons) utilise un robot conversationnel sur son site et des affiches générées par IA pour « rapprocher ceux qui s’intéressent au débat ». Il estime que l’IA, « utilisée avec sérieux, peut être un formidable outil ».
À Strasbourg, la candidate RN Virginie Joron a diffusé sur TikTok une vidéo présentant des images truquées générées par l’IA pour critiquer la ville. Les autorités ont confirmé que seule une partie des images provenait du tournage réel.
En octobre, le Conseil d’État a jugé que l’usage d’IA pour rédiger la profession de foi d’un candidat n’affectait pas la régularité des élections. Toutefois, certains usages restent encadrés par les lois contre la diffusion de fausses informations en période électorale.
Le recours à l’IA dans les campagnes politiques, observé en France et à l’étranger, s’impose progressivement comme un outil stratégique de communication, tout en posant de nouveaux défis pour la transparence et l’intégrité du processus électoral.



