À environ deux mois des élections législatives béninoises prévues pour le onze janvier 2026, l’analyste politique Emmanuel Gnonnouhossou livre sa lecture de la scène politique béninoise et décrypte le retrait de figures historiques telles que Charles Toko, Rachidi Gbadamassi et Samou Seidou Adambi. Selon lui, ce renouvellement n’est pas le signe d’un désaveu des anciens acteurs : « Ce n’est pas que ces hommes n’ont pas travaillé, ce n’est pas qu’ils n’ont pas la popularité ou qu’ils manquent de légitimité. Mais le pays se prépare à un autre destin. À chaque élection, certaines présences historiques cèdent la place à une nouvelle génération », explique-t-il.
Pour Emmanuel Gnonnouhossou , certains vétérans de la politique, comme le ministre conseiller R. Gbadamassi, pourraient être repositionnés dans des fonctions gouvernementales. « Je ne serais pas surpris de le voir après les élections présidentielles comme ministre de la Défense. C’est une forme de continuité et de récompense pour des cadres qui ont longtemps servi la nation ». Mieux, « avec le régime Talon, la jeunesse a été testée et elle a prouvé qu’elle est capable. L’Assemblée nationale issue des législatives de 2026 sera largement composée de jeunes élus, tandis que les anciens politiques seront orientés vers le Sénat. Ce dernier servira de cadre d’encadrement et d’observation pour assurer la continuité et la stabilité », souligne-t-il.
L’analyste observe également un changement structurel dans la gouvernance : « Le visage politique du Bénin va évoluer. Nous verrons un Parlement rajeuni et une gouvernance entourée de jeunes cadres compétents. Le Sénat permettra de maintenir l’expérience des vétérans et d’éviter des décisions impulsives », ajoute Emmanuel Gnonnouhossou . « La scène politique à partir de 2026 sera marquée par un équilibre entre expérience et renouveau. Ce renouvellement est nécessaire pour que le pays progresse tout en consolidant les acquis des décennies passées », conclut-il.
