Nvidia et Microsoft ont officialisé un investissement massif dans Anthropic, la start-up américaine spécialisée dans l’intelligence artificielle. Le premier apporte 10 milliards de dollars et le second 5 milliards. Cette opération propulse la valorisation de l’entreprise à environ 350 milliards de dollars, selon des sources citées par CNBC.
Anthropic, créatrice du modèle Claude, devient ainsi l’un des acteurs les mieux financés du secteur. OpenAI, son principal concurrent, atteint désormais les 500 milliards de dollars de valorisation. Dans le cadre de cet accord, Anthropic s’engage à acheter 30 milliards de dollars de capacités chez Azure, la plateforme cloud de Microsoft. Claude sera également proposé aux clients entreprise d’Azure avec un choix élargi de modèles.
Malgré l’ampleur de l’annonce, les marchés ont réagi avec prudence. À Wall Street, Nvidia a reculé de 2,22 % et Microsoft de 2,38 % dans un contexte marqué par la crainte croissante d’une bulle spéculative autour de l’IA. Les investisseurs s’interrogent sur la soutenabilité des montants engagés et sur la rentabilité réelle de ces technologies.
Les trois entreprises ont aussi dévoilé un projet de coopération technologique destiné à améliorer la performance des modèles d’Anthropic. Satya Nadella, PDG de Microsoft, explique que chaque partenaire deviendra progressivement le client de l’autre. Jensen Huang, patron de Nvidia, y voit le premier grand partenariat destiné à accélérer le développement de Claude et à étendre l’accès au cloud et à l’IA à toutes les industries.
Ce rapprochement intervient alors que Google vient de lancer Gemini 3, présenté comme un outil capable de générer automatiquement des projets d’applications à partir d’instructions simples, un domaine déjà occupé par Claude. Anthropic, fondée en 2021 par d’anciens ingénieurs d’OpenAI, revendique une IA plus sûre et mise sur la confiance pour se différencier. Mais sa concurrence directe ne cesse de s’étendre : Amazon, Meta et xAI d’Elon Musk renforcent eux aussi leurs offres.
Depuis l’arrivée de ChatGPT il y a presque trois ans, l’industrie a engagé des dizaines de milliards de dollars pour accélérer le développement de l’IA. Pourtant, l’enthousiasme se heurte aux inquiétudes sur une possible surévaluation du secteur. Nvidia, première capitalisation mondiale, a perdu plus de 12 % depuis son pic d’octobre, alors que les marchés attendent ses résultats trimestriels.
Sundar Pichai, PDG de Google, reconnaît qu’une part d’irrationalité accompagne aujourd’hui l’explosion des investissements. Il alerte également sur la consommation d’énergie croissante des infrastructures d’IA, estimée à 1,5 % de la consommation mondiale d’électricité selon l’Agence internationale de l’énergie. Cette demande provoque des tensions sur certains réseaux et pousse les géants du numérique à rechercher de nouvelles sources d’énergie dédiées.
