Révision de la Constitution béninoise : l’He Orden Alladatin défend la trêve politique et justifie le rôle du futur Sénat

Orden Alladatin, député béninois et président de la commission des lois, a défendu ce samedi au micro de Bip Radio la nouvelle orientation institutionnelle introduite par la révision constitutionnelle. Il a expliqué pourquoi, selon lui, la « trêve politique » et l’instauration du Sénat visent à renforcer l’efficacité de l’action publique.

Il affirme que la démocratie repose sur la représentation, et que les citoyens délèguent leur pouvoir à des dirigeants élus pour appliquer un projet de société clair. Il estime que contester systématiquement les décisions d’un Président élu revient à fragiliser l’État et à décourager les investisseurs. Il cite l’exemple des réformes économiques portées par Patrice Talon, en particulier les choix concernant la transformation locale des matières premières (le cas de la GDIZ).

Pour lui, la trêve politique signifie qu’un Président élu doit pouvoir exécuter son programme sans obstruction permanente. Il précise que l’opposition conserve un droit de critique et de proposition, mais qu’elle ne doit plus mener des mobilisations visant à empêcher l’application d’une décision gouvernementale ou à créer un climat de renversement anticipé.

Selon Orden Alladatin, la révision constitutionnelle permet de rendre la démocratie plus stable et plus efficace. Il évoque les crises au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger comme exemples de démocraties affaiblies faute d’avoir produit suffisamment de bien-être collectif. Il soutient que le Bénin doit éviter ce type de rupture.

Il précise également que le futur Sénat aura le pouvoir de sanctionner les acteurs politiques qui violeraient la trêve. Les sanctions pourront aller jusqu’à la suspension ou au retrait des droits civiques et politiques, ce qui pourrait empêcher un acteur fautif de participer à une élection. Il ajoute que l’aspect pénal restera du ressort des tribunaux.

Il donne ensuite des exemples de ce qui pourrait constituer une violation de trêve : des appels à renverser un gouvernant en cours de mandat, des incitations publiques à empêcher l’exécution d’une décision ou des campagnes politiques menées en dehors des périodes autorisées. La période électorale, rappelle-t-il, débute un an avant le scrutin, et la campagne officielle dure quarante-cinq jours.

Pour lui, l’objectif est de permettre à un président, comme l’a été Patrice Talon, de mettre en œuvre les réformes pour lesquelles il a été élu. Il soutient que la révision constitutionnelle vise à clarifier les règles, à limiter les affrontements politiques hors période électorale et à protéger le fonctionnement régulier des institutions.

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