Le vent de discorde souffle désormais au sommet de l’État sénégalais. Ce qui semblait être une entente solide entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, pilier du projet politique du PASTEF, montre des signes visibles de fissure.
Mardi, le chef de l’État a exprimé publiquement son exaspération face aux « facteurs de division » qui minent la coalition au pouvoir. Il a dans la foulée démis Aïssatou Mbodj, proche de Sonko et coordinatrice de ladite coalition, pour la remplacer par Aminata Touré, ancienne Première ministre sous Macky Sall.
Une décision aussitôt contestée par le PASTEF, qui a publié ce mercredi un communiqué cinglant : le parti affirme que « le président de la République n’a pas compétence pour nommer ou démettre la coordination politique de la coalition ». Il précise que « le PASTEF et ses alliés ne se reconnaissent dans aucune initiative coordonnée par Mme Touré ».
Cette réaction traduit une tension croissante entre les deux hommes forts du régime. Pour beaucoup d’observateurs, le geste de Faye est interprété comme une tentative de reprendre la main face à l’influence grandissante de Sonko, souvent perçu comme le véritable moteur idéologique du pouvoir.
L’alliance entre les deux hommes, née dans la lutte contre Macky Sall et consolidée dans l’adversité carcérale, traverse donc sa première grande épreuve politique. Entre fidélité révolutionnaire et réalités du pouvoir, les ambitions et les divergences commencent à s’affirmer.
Reste à savoir si ce désaccord marque une simple turbulence dans un tandem politique inédit, ou s’il annonce le déclin d’une amitié qui a porté l’espoir de millions de Sénégalais.
A suivre !
