L’Union européenne a tiré la sonnette d’alarme sur la situation dramatique à El-Fasher, au Soudan, devenue selon ses mots « un cimetière pour l’humanité ». La ville, assiégée et désormais hors d’accès pour les travailleurs humanitaires, est le théâtre d’une catastrophe sans précédent.
S’exprimant vendredi lors d’un point de presse à Bruxelles, la porte-parole de la Commission européenne, Eva Hrncirova, a qualifié le Soudan de « l’une des pires crises humanitaires au monde ». Elle a dénoncé la situation d’El-Fasher, où les civils sont piégés, les hôpitaux bombardés, les routes d’accès bloquées et les habitants contraints de fuir.
« El-Fasher est inaccessible aux travailleurs humanitaires. On peut même dire qu’elle est devenue un cimetière pour l’humanité », a déclaré la porte-parole, condamnant « avec la plus grande fermeté » les exactions commises sur le terrain. Elle a rappelé que « la famine et les massacres ne peuvent être utilisés comme armes de guerre », soulignant qu’une telle pratique constitue une violation grave du droit international humanitaire.
Eva Hrncirova a appelé les belligérants à reprendre immédiatement les négociations et à œuvrer pour un cessez-le-feu permanent. Elle a réaffirmé la disponibilité de l’Union européenne à soutenir le processus de paix et la mise en œuvre d’un accord durable.
La Commission a également exigé un « accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave » à toutes les zones touchées par le conflit.
Le 26 octobre, les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle d’El-Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, où elles ont commis de graves massacres contre les civils, selon plusieurs organisations. Cette offensive, dénoncée par la communauté internationale, fait craindre une division durable du Soudan.
Depuis le déclenchement du conflit le 15 avril 2023 entre l’armée soudanaise et les FSR, des milliers de personnes ont perdu la vie et des millions d’autres ont été déplacées, plongeant le pays dans une crise humanitaire majeure.



