Réunis le 3 novembre à Istanbul, sept pays musulmans ont réaffirmé leur refus de voir Gaza placée sous une quelconque tutelle étrangère. Ils ont insisté sur la nécessité que le territoire soit administré uniquement par les Palestiniens, après deux semaines d’un cessez-le-feu encore fragile.
« Les Palestiniens doivent gouverner les Palestiniens et assurer leur propre sécurité », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, à l’issue d’une rencontre avec ses homologues d’Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis, de Jordanie, du Pakistan et d’Indonésie. Il a souligné que Gaza devait être reconstruite et que sa population devait pouvoir rentrer chez elle, tout en rejetant l’idée d’un nouveau « système de tutelle ».
M. Fidan a aussi mis en garde contre toute mesure susceptible de créer de nouvelles tensions, appelant à une réconciliation entre le Hamas et l’Autorité palestinienne afin de renforcer la représentation palestinienne sur la scène internationale.
Cette réunion des membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) intervient après leurs échanges avec l’ancien président américain Donald Trump à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
S’exprimant devant le Comité permanent de la coopération économique de l’OCI, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le comportement « médiocre » d’Israël depuis le cessez-le-feu du 10 octobre, tout en saluant la détermination du Hamas à le respecter. Il a appelé à intensifier l’aide humanitaire et à engager rapidement la reconstruction de Gaza, sous la coordination de la Ligue arabe et de l’OCI.
Concernant la force internationale de stabilisation prévue par l’accord de cessez-le-feu, Hakan Fidan a précisé qu’un consensus devait d’abord être trouvé avant une validation par le Conseil de sécurité de l’ONU. La Turquie souhaite y participer, mais Israël s’y oppose, estimant qu’Ankara est trop proche du Hamas.
Selon le plan américain, cette force, composée de troupes arabes et musulmanes « impartiales », se déploiera progressivement à mesure du retrait de l’armée israélienne. Cependant, une équipe de secouristes turcs, envoyée pour participer aux opérations de recherche à Gaza, attend toujours l’autorisation d’entrer sur le territoire, signe des tensions persistantes entre Ankara et Tel-Aviv.



