Le candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary a rejeté les résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre, dénonçant une « fraude électorale » et un « coup d’État constitutionnel » après la réélection du président sortant Paul Biya. Il a appelé ses partisans à maintenir la mobilisation populaire à travers le pays.
Dans une lettre ouverte publiée dimanche en réponse au militant Kamsu Leuppue, le leader de l’opposition affirme avoir remporté le scrutin, qu’il qualifie de « victoire éclatante » de son camp, avant d’accuser le régime d’avoir « confisqué la volonté du peuple par des moyens frauduleux ».
Le Conseil constitutionnel avait proclamé, deux semaines après le vote, la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des suffrages, contre 35,2 % pour Issa Tchiroma Bakary. Refusant de reconnaître ces résultats, ce dernier s’est proclamé président élu du Cameroun, promettant de poursuivre la lutte pour « la vérité des urnes ».
Dans son message, il dénonce de graves violences post-électorales, évoquant la mort de deux personnes devant son domicile, l’arrestation de ses collaborateurs et l’enlèvement de centaines de militants. Il réclame que les responsables de ces exactions soient traduits devant la Cour pénale internationale (CPI).
Rejetant toute comparaison avec le scrutin de 2018, Tchiroma Bakary appelle à une mobilisation nationale pacifique, notamment par des opérations de « villes mortes » et d’autres actions synchronisées de protestation. Il invite les forces de l’ordre à « se ranger du côté du peuple et à refuser d’exécuter les ordres illégitimes du régime sortant ».
L’opposant a par ailleurs annoncé la publication prochaine d’un ouvrage dédié à la jeunesse camerounaise, qu’il présente comme un « message d’espoir, de foi et de courage » adressé aux nouvelles générations.


