Les Nations unies ont de nouveau tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation dramatique de la situation humanitaire au Soudan, où la violence continue de s’intensifier, notamment dans l’État du Darfour-Nord.
« Nos collègues humanitaires décrivent une situation catastrophique, marquée par des attaques incessantes contre les civils », a déclaré vendredi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l’ONU, lors d’un point de presse à New York. Il a précisé que l’accès humanitaire à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est désormais totalement bloqué, forçant des milliers de personnes à fuir vers Tawila et d’autres localités à la recherche de sécurité.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 62 000 personnes ont été déplacées d’El-Fasher et de ses environs ces dernières semaines. Dujarric a exhorté les parties en conflit à garantir « un passage sûr pour les civils », à protéger ceux restés sur place et à permettre « un accès humanitaire complet et sans entrave à travers le Darfour et l’ensemble du pays ».
Le porte-parole a reconnu que l’ONU ne disposait pas de données précises sur le nombre de morts, faute d’accès à la zone, mais les informations disponibles laissent entrevoir « une situation effroyable ». « Les images et vidéos en provenance d’El-Fasher sont glaçantes. Ce dont nous avons besoin de toute urgence, c’est d’un accès humanitaire », a-t-il insisté.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile opposant l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (RSF). Ce conflit a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de millions de personnes.
El-Fasher, dernière grande ville du Darfour-Nord encore sous contrôle gouvernemental, est tombée dimanche aux mains des RSF après plusieurs mois de siège. Des organisations de défense des droits humains accusent les paramilitaires de commettre des massacres, des arrestations arbitraires et des attaques ciblées contre les structures sanitaires.



