La ville soudanaise d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est devenue le théâtre de violences extrêmes. Pas moins de 177 000 civils y sont coincés après l’entrée des Forces de soutien rapide (FSR) dimanche 26 octobre, au terme de violents affrontements avec l’armée soudanaise. Le Syndicat des médecins soudanais dénonce des massacres ciblant des populations en raison de leur appartenance ethnique, assimilables à un nettoyage ethnique.
Selon le syndicat, près de 2 000 civils ont été tués en quelques heures, et des exactions massives ont été commises : exécutions sommaires, raids domicile par domicile, violences sexuelles et mise en scène de tombes forcées. Des civils tentant de fuir en voiture ont été brûlés vifs, tandis que plus de 36 000 personnes ont réussi à quitter El-Fasher entre le 26 et le 29 octobre. Parmi elles, 28 000 ont été déplacées en 48 heures, dont 1 000 vers Tawila.
Les attaques ont ciblé le système de santé : plus de 450 patients et blessés ont été exécutés dans l’hôpital d’El-Fasher, et environ 1 200 personnes âgées, blessées ou patients dans des structures médicales de campagne ont été tuées. Depuis le début du conflit en avril 2023, l’Organisation mondiale de la santé a recensé 1 200 travailleurs de la santé et patients tués et 416 blessés dans 185 attaques vérifiées.
Le syndicat qualifie la situation de « génocide, nettoyage ethnique systématique et crimes de guerre », dénonçant l’effondrement humanitaire total. Il appelle la communauté internationale et les organisations humanitaires à agir pour protéger le peuple soudanais.
Le conflit entre l’armée et les FSR, en cours depuis avril 2023, a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 15 millions de personnes, laissant le Darfour et d’autres régions du Soudan dans une crise humanitaire majeure.



