Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde, mercredi 22 octobre à Genève, contre un possible “déraillement” des mécanismes du commerce mondial, affaiblis par les tensions commerciales et la montée des inégalités économiques.
S’exprimant à la 16e Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), M. Guterres a dénoncé une “dette mondiale qui explose”, une pauvreté persistante et une architecture financière internationale “incapable de protéger les pays en développement”.
Selon lui, les droits de douane instaurés par Donald Trump et les tensions commerciales qui en ont découlé ont profondément bouleversé les échanges mondiaux. “Les barrières se multiplient, certains pays pauvres font face à des droits de douane de 40%, alors qu’ils ne représentent qu’1% du commerce mondial”, a-t-il souligné.
Le chef de l’ONU a également déploré la baisse des investissements et l’instabilité des chaînes d’approvisionnement. “Nous investissons de plus en plus dans la mort plutôt que dans la prospérité”, a-t-il lancé, en référence à la hausse des dépenses militaires.
Face à cette situation, Antonio Guterres a appelé à un système commercial plus équitable, à un financement accru pour les pays en développement, à un meilleur accès à la technologie et à une cohérence entre politiques commerciales et objectifs climatiques.
Il a aussi rappelé que 3,4 milliards de personnes vivent dans des pays où le service de la dette dépasse les dépenses de santé ou d’éducation. Cependant, il voit des raisons d’espérer : les pays en développement représentent aujourd’hui les trois quarts de la croissance mondiale, et la coopération Sud-Sud s’intensifie.
“Dans ce monde en pleine mutation, certaines inégalités persistent, mais la solidarité mondiale peut encore inverser la tendance”, a conclu le secrétaire général.