Presque sept ans après sa mise en retrait, Modeste Toboula refait surface. Invité de l’émission L’entretien du dimanche sur Eden TV ce 19 octobre 2025, l’ancien préfet du Littoral a brisé le silence qu’il s’était imposé depuis son départ. Avec calme et lucidité, il est revenu sur son parcours, ses erreurs et les leçons tirées de son passage à la tête de la préfecture.
« D’abord, je vous remercie pour cette opportunité que vous me donnez, presque sept ans après », a-t-il commencé. « C’est un grand plaisir pour moi de pouvoir enfin m’exprimer sur les enjeux de mon pays. » Conscient d’avoir été « l’une des autorités les plus controversées, très médiatisée mais aussi très critiquée », il a tenu à replacer son action dans le contexte de l’époque : « C’était le début du régime, il fallait poser des actes forts pour obtenir les résultats que nous connaissons aujourd’hui. »
Face à la pression sociale qu’il dit avoir subie, Modeste Toboula explique avoir choisi de se retirer « pour [sa] propre sérénité, mais aussi pour [son] avenir politique ». Il parle d’une période « d’incubation », longue de sept ans, mais qu’il juge « nécessaire ».
« C’était nécessaire pour deux raisons », précise-t-il. « La première, c’est qu’il fallait d’abord faire le bilan de mon passage à la tête de la préfecture, voir de façon très intrinsèque, très honnête, les fautes, ou du moins les actions qu’on aurait pu éviter, les actions qu’on aurait pu faire autrement. Et ça, ce bilan, il n’y a que moi et moi seul qui puisse le faire. »
Interrogé sur ce qu’il aurait fait différemment s’il redevenait préfet du Littoral, l’ancien homme fort du département se montre à la fois réfléchi et ferme : « Dans le fond, je ferai la même chose, mais dans la forme, je vais changer un peu. »
Et d’expliquer : « Ce qui va changer dans la forme, c’est qu’on a déjà eu le temps de comprendre les choses. À l’époque, il fallait imprimer une rigueur qui puisse tenir dans le temps. Et on ne peut pas atteindre cet objectif sans laisser quelques plumes. Et j’ai accepté volontiers, j’ai fait le job. »
