À la veille de la rentrée parlementaire prévue demain vendredi 10 octobre, le Maroc retient son souffle. Dans un contexte marqué par la montée des mobilisations de la jeunesse, le discours du Roi Mohammed VI est très attendu. Le souverain s’adressera aux deux Chambres du Parlement dans un climat social tendu, où les revendications pour plus d’équité, d’emploi et de justice sociale se multiplient.
Depuis plusieurs semaines, les rues de plusieurs villes marocaines sont le théâtre de manifestations menées par la Génération Z, regroupée au sein du collectif GenZ212. Ce mouvement, né sur les réseaux sociaux, appelle à des réformes profondes dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi. Dans un communiqué publié mercredi, les organisateurs ont toutefois suspendu leurs actions en signe de respect pour le Roi, espérant que son discours apportera des réponses concrètes à leurs attentes.
Le discours royal devrait fixer les grandes priorités de l’action publique pour les mois à venir et rappeler la nécessité de renforcer la cohésion sociale. Mohammed VI pourrait revenir sur un thème qu’il évoque régulièrement : celui d’un « Maroc à deux vitesses », partagé entre un pays en pleine modernisation économique et un autre en proie aux inégalités sociales et territoriales.
Les observateurs estiment que le Souverain pourrait insister sur la répartition équitable des fruits du développement et sur la restauration de la confiance entre le citoyen et les institutions. Un message fort est attendu pour relancer la dynamique sociale et économique, à un moment où la jeunesse réclame davantage d’opportunités et de reconnaissance.
Sur le plan politique, la session parlementaire s’annonce chargée. Le gouvernement d’Aziz Akhannouch devra se pencher sur plusieurs chantiers : la réforme du cadre électoral en vue des législatives de 2026, la préparation du budget, la refonte des régimes de retraite et la révision du Code du travail. Ces réformes structurelles devraient, selon les analystes, être au cœur du discours royal.
Enfin, sur le plan diplomatique, l’allocution du Roi est également attendue pour réaffirmer la position du Maroc dans un environnement international instable et rappeler les priorités du Royaume en matière de stabilité et d’influence régionale. Ce discours, à la croisée des enjeux sociaux, politiques et diplomatiques, pourrait marquer un tournant dans la gouvernance marocaine à l’heure où la jeunesse réclame un nouveau pacte national.
