Le parlement espagnol a validé mercredi un décret gouvernemental imposant un embargo complet sur les armes à destination d’Israël. Cette mesure s’inscrit dans un ensemble de sanctions décidé en septembre par Madrid en réaction à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.
Le texte interdit désormais toute exportation ou importation de technologies de défense, ainsi que de matériel à double usage, vers ou depuis Israël. Il bloque également l’accès des ports et de l’espace aérien espagnols aux navires et avions transportant du carburant ou des équipements susceptibles d’être utilisés à des fins militaires, a précisé le gouvernement.
Le vote a été serré. Le parti d’extrême gauche Podemos, après avoir longtemps hésité, a finalement soutenu le décret aux côtés d’autres formations de gauche et d’alliés régionaux. Sa dirigeante, Ione Belarra, a toutefois estimé que Madrid devait aller plus loin, en annulant les contrats en cours et en coupant tout lien économique avec Israël. Elle a même dénoncé un « faux embargo », accusant le gouvernement d’avoir autorisé l’accostage de navires américains transportant du matériel militaire vers Israël.
En défendant le texte devant les députés, le ministre de l’Économie, Carlos Cuerpo, a salué « un pas ferme et pionnier au niveau international ». La ministre de la Défense, Margarita Robles, a ajouté qu’il s’agissait de « l’ultime étape d’un long processus amorcé après l’attaque du Hamas du 7 octobre », rappelant que l’Espagne avait déjà suspendu ses ventes d’armes à Israël depuis cette date.
Le Parti populaire (PP) et la formation d’extrême droite Vox ont voté contre. Le scrutin, initialement prévu mardi, a été repoussé d’un jour afin d’éviter toute coïncidence avec l’anniversaire de l’attaque du Hamas, un choix critiqué par l’ambassade d’Israël à Madrid, qui a jugé cette décision « perverse et inhumaine ».
L’embargo sur les armes fait partie d’un ensemble de mesures plus large annoncé par le gouvernement de Pedro Sánchez. Ce plan comprend également l’interdiction d’importer des produits issus des colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés, ainsi qu’un renforcement de l’aide humanitaire destinée au peuple palestinien.