Ouganda : l’OMS veut lever les freins à la planification familiale

 

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec le ministère ougandais de la Santé et plusieurs partenaires, a publié un rapport sur les obstacles qui freinent le développement de la planification familiale dans le pays. Cette évaluation rapide, menée conjointement par l’OMS, le ministère de la Santé, l’École de santé publique de l’Université Makerere et le FNUAP, a adapté un protocole mondial au contexte local afin d’identifier des solutions concrètes et durables.

Selon le Dr Joseph Okware, directeur des services de santé pour la gouvernance et la réglementation, garantir un accès équitable à des services de planification familiale de qualité constitue « une intervention à fort impact » capable de réduire les besoins non satisfaits et de soutenir la maternité sans risque.

L’Ouganda a enregistré des avancées notables ces dernières années. Grâce au Plan de mise en œuvre chiffré II (2020) et aux engagements pris pour la planification familiale à l’horizon 2030, le pays a amélioré l’accès à la contraception moderne. Le taux de prévalence est ainsi passé de 27,3 % en 2016 à 29,8 % en 2022, tandis que les besoins non satisfaits ont reculé de 28,4 % à 18,5 %.

Mais les défis restent importants. L’indice de fécondité demeure élevé, avec une moyenne de 5,2 enfants par femme, et les grossesses précoces touchent encore près d’un quart des adolescentes âgées de 15 à 19 ans. De plus, seules 2 % des femmes accèdent à des services de planification familiale immédiatement après leur accouchement.

Le rapport souligne plusieurs obstacles majeurs : un financement insuffisant pour soutenir la communication sur le changement de comportement, des faiblesses dans le système de santé, des ruptures d’approvisionnement en contraceptifs et un manque de directives claires pour assurer une meilleure répartition des tâches et une offre équitable de services.

Pour inverser la tendance, les auteurs recommandent de renforcer la formation des prestataires, d’améliorer les chaînes d’approvisionnement, d’intégrer la communication sur le changement social dans le Système d’information de gestion de la santé (SIGS) et d’élaborer des politiques plus inclusives.

« Pour obtenir de meilleurs résultats, nous devons agir différemment », a déclaré Kira Koch, responsable du groupe Couverture sanitaire universelle de l’OMS en Ouganda. Elle a souligné la nécessité de renforcer le leadership, le financement, la gestion des produits, l’engagement communautaire et l’usage des données pour orienter les décisions.

L’OMS a réaffirmé son engagement à soutenir le gouvernement ougandais à travers un appui technique, la révision des politiques et le renforcement des capacités. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des engagements nationaux de l’Ouganda pour la Couverture sanitaire universelle, l’Agenda 2030 sur la planification familiale et les Objectifs de développement durable.

Le rapport offre ainsi une feuille de route claire pour lever les obstacles à la planification familiale et améliorer durablement la santé reproductive dans le pays.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *