Burkina Faso : l’ONG International NGO Safety Organisation suspendue pour soupçons d’espionnage

 

 

Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a annoncé mardi le démantèlement d’un réseau d’espionnage qui aurait opéré au Burkina Faso sous couvert d’activités humanitaires. Le Gouvernement indique que plusieurs membres étrangers de l’ONG International NGO Safety Organisation (INSO) sont impliqués. Sept personnes (de nationalités française, tchèque et malienne) ont été arrêtées pour collecte présumée d’informations sensibles concernant les Forces de défense et de sécurité (FDS). Elles seront poursuivies pour espionnage et trahison.

INSO, basée à La Haye aux Pays-Bas, est présente au Burkina Faso depuis 2019 et bénéficiait d’une convention d’établissement permettant de soutenir les ONG dans la sécurité de leurs opérations. Selon le ministre, une dénonciation citoyenne a conduit les services de renseignement à révéler que l’ONG aurait recueilli des informations sur les opérations sécuritaires, politiques et administratives du pays.

Les autorités affirment que les données collectées portaient sur les déplacements de convois militaires, les moyens engagés, les zones d’opération et les incidents liés aux engins explosifs improvisés. Le ministère décrit une organisation structurée en trois niveaux : d’anciens membres des FDS servant de conseillers, des agents sur le terrain chargés de la collecte d’informations et des relais communautaires rémunérés pour leurs contributions, présents dans plusieurs régions.

Jean-Christophe Emile Pegon, directeur pays d’INSO et de nationalité française, aurait reconnu avoir demandé à son équipe de collecter des informations, sans préciser leur utilisation. L’ONG est suspendue depuis le 31 juillet 2025, mais aurait poursuivi certaines activités malgré cette suspension.

Parmi les personnes arrêtées figurent Aminata Marianne Guissé, directrice adjointe franco-sénégalaise, Thomas Muzik, directeur général adjoint tchèque, ainsi que plusieurs collaborateurs burkinabè et un ressortissant malien. Les sept suspects seront présentés au procureur du Faso pour des poursuites en vertu de l’article 311-4 du code pénal relatif à l’espionnage et à la trahison.


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