Énergies renouvelables : le rythme ralentit et l’objectif de tripler les capacités d’ici 2030 s’éloigne

 

La croissance des énergies renouvelables marque un net ralentissement, mettant en danger l’objectif mondial de tripler les capacités d’ici 2030 fixé lors de la COP28, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cette évolution résulte principalement de décisions politiques aux États-Unis et en Chine, deux marchés majeurs pour le solaire, l’éolien et l’hydraulique.

Dans son dernier rapport annuel publié le 7 octobre, l’AIE indique que la capacité mondiale d’énergie renouvelable devrait atteindre 2,6 fois son niveau de 2022, soit environ 4.600 gigawatts (GW), contre plus de 5.500 GW envisagés l’an dernier. Cette révision reflète notamment la suppression anticipée des incitations fiscales aux États-Unis et le passage en Chine d’un système de tarifs réglementés à un mécanisme d’enchères, ce qui affecte la rentabilité des projets.

Malgré ce ralentissement, certaines régions compensent partiellement ce déficit. L’Inde devrait devenir le deuxième marché mondial en croissance des renouvelables, avec une capacité multipliée par 2,5 d’ici cinq ans. L’Union européenne voit ses prévisions légèrement à la hausse grâce à l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Pologne, tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord enregistrent une progression attendue de 25 %.

Le solaire photovoltaïque représentera à lui seul environ 80 % de l’augmentation mondiale des capacités au cours des cinq prochaines années, suivi par l’éolien, l’hydraulique, la bioénergie et la géothermie. L’hydroélectricité et l’éolien terrestre devraient également connaître un fort essor, tandis que l’éolien en mer voit ses perspectives reculer en raison de changements de politique sur des marchés clés, notamment aux États-Unis.

L’AIE souligne que le déploiement des renouvelables a déjà contribué à réduire la dépendance aux importations de carburants fossiles et à améliorer la sécurité énergétique. Elle insiste toutefois sur la nécessité d’accroître la flexibilité des réseaux électriques pour mieux intégrer ces sources intermittentes, qui devraient représenter près de 30 % de l’électricité mondiale d’ici 2030, soit le double d’aujourd’hui.

Pour l’AIE, des solutions existent, comme le stockage d’électricité, les chargeurs intelligents pour véhicules électriques et une meilleure gestion de l’offre, afin d’éviter les baisses de production et les prix négatifs liés à une offre excédentaire.

L’objectif de tripler les capacités mondiales d’ici 2030 reste ambitieux, mais son atteinte dépendra fortement de la stabilité politique et de l’adaptation des marchés dans les principales économies.

 

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