Le Maroc a interpellé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) sur la situation des camps de Tindouf, en Algérie, qualifiée d’« anomalie humanitaire flagrante » qui perdure depuis un demi-siècle. S’exprimant à Genève lors du débat général de la 76ᵉ session du Comité exécutif du HCR, l’ambassadeur du Maroc, Omar Zniber, a exhorté l’institution onusienne à assumer pleinement son mandat pour garantir un « accès humanitaire libre et sans entrave » dans ces camps administrés par le Polisario. « La neutralité humanitaire ne doit jamais rimer avec passivité face à l’injustice », a déclaré le diplomate, dénonçant une situation qu’il juge « anormale et unique dans les annales du HCR ».
Il a insisté sur le respect strict des principes fondamentaux de l’action humanitaire : neutralité, impartialité, transparence, responsabilité et caractère civil des camps. Zniber a également réclamé l’enregistrement indépendant et immédiat des populations de Tindouf, une recommandation du Bureau de l’Inspecteur général du HCR datant de 2005 et restée sans suite. Le représentant marocain a fait part de la préoccupation de son pays face à l’absence d’accès humanitaire libre et au non-respect du caractère civil des lieux. Il a réaffirmé l’attachement du Royaume aux valeurs humanitaires universelles et au rôle du HCR dans leur mise en œuvre.
En réponse, le Haut-Commissaire Filippo Grandi a assuré que son organisation maintiendra le caractère non politique de la protection des réfugiés. Il a souligné « l’urgence d’une solution politique à une situation qui a trop duré », tout en réaffirmant la vigilance du HCR quant au respect du caractère civil des camps de Tindouf.