À la veille du Congrès chargé d’entériner une révision constitutionnelle déjà approuvée par une large majorité, l’opposant tchadien Pahimi Padacké Albert a mis en garde contre un « verrouillage institutionnel » et appelé au respect de la souveraineté populaire.
Le président du RNDT-Le Réveil estime que le Parlement outrepasse ses compétences en révisant profondément la Constitution sans recourir au référendum, comme l’exige le texte fondamental. « C’est une brutale confiscation de la souveraineté populaire », a-t-il déclaré, dénonçant des élus devenus « usurpateurs déconstituants ».
Selon lui, la révision vise à adapter la Loi fondamentale au règlement du MPS, parti au pouvoir, et à légaliser la violation du serment présidentiel commise en janvier 2025, lorsque le chef de l’État a conservé la tête de sa formation politique. « Le serment n’est pas révisable », a-t-il martelé, appelant le Président à quitter la direction du MPS.
L’opposant fustige un projet de concentration des pouvoirs au détriment de la séparation des institutions, citant l’implication de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel. Il dénonce aussi l’introduction d’une mesure de déchéance de nationalité, qu’il juge contraire aux droits fondamentaux.
Dans un appel solennel aux parlementaires, Pahimi Padacké a exhorté à « sauver la République » face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire. « Vous avez peur pour vous-mêmes, nous avons peur pour notre pays », a-t-il lancé, qualifiant la révision de « messe de requiem pour la République ».
Si le vote favorable à la majorité présidentielle ne fait guère de doute, l’opposant assure que le peuple tchadien finira par se mobiliser. Il conclut en invitant les élus à « garder foi en la République ».