La justice malienne a ouvert, jeudi 2 octobre 2025, l’examen d’une affaire impliquant Moulaye Keita et Biton Mamari Coulibaly, deux membres du Conseil national de transition (CNT), accusés d’incitation à la violence à travers des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Poursuivis pour cybercriminalité, injures publiques et menaces, ils sont reprochés d’avoir soutenu la dissolution des partis politiques décidée en mai par les autorités de transition, tout en proférant des menaces à l’encontre de ceux qui s’y opposent. Le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a estimé que leurs propos constituaient un appel à la violence.
L’audience a été renvoyée au 27 octobre prochain, avec l’imposition d’une consignation de 5,5 millions FCFA aux plaignants. En défense, Me Mountaga C. Tall a rappelé que, malgré leurs fonctions, les membres du CNT demeurent justiciables pour leurs actes privés, principe fondamental de l’égalité devant la loi.
Cette affaire survient dans un climat politique tendu. Depuis mai, la dissolution des partis politiques et l’adoption d’une nouvelle charte prolongent la transition dirigée par le général Assimi Goïta, désormais sans échéance fixe. Ce contexte nourrit les inquiétudes sur l’avenir démocratique du Mali.
Le verdict attendu le 27 octobre pourrait constituer un tournant, autant pour les deux prévenus que pour l’image d’indépendance de la justice malienne. Observateurs internationaux et défenseurs des droits humains suivront de près ce procès, perçu comme un test pour l’équilibre entre liberté d’expression, responsabilité politique et état de droit.