Le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, a lancé le 30 septembre 2025 à Abidjan une série de conférences-débats intitulée « Disons la vérité aux Ivoiriens », visant à informer sur les enjeux démocratiques, économiques et sociaux du pays. La première rencontre a porté sur l’opposition à un nouveau mandat du parti au pouvoir, le RHDP.
Le vice-président du PDCI, Noël Akossi Bendjo, a affirmé que ces conférences servent à éclairer la population, défendre ses droits et préparer l’avenir. Le président du comité scientifique, Gnamien Yao, a ajouté que l’objectif est de construire des argumentaires solides et de déconstruire les fausses informations.
Sur le thème de la démocratie, la liberté et la justice sous le régime RHDP, l’avocat Me Adjé Luc a dénoncé « une loi fondamentale interprétable à souhait », rendant la démocratie quasi inexistante. Il a souligné une application inégale de la loi, où l’opposition subit la rigueur tandis que le pouvoir bénéficie d’une immunité. Il a aussi critiqué l’absence de sécurité humaine, les tortures et pressions qui minent la confiance dans la justice dite « instrumentalisée » et devenue source de peur.
De son côté, Me Blessy Jean-Chrysostome a évoqué la confiscation des libertés, notamment via l’arrestation de militants du PDCI, et a accusé la justice d’être utilisée pour éliminer les opposants et réprimer les manifestations citoyennes.
Sur les questions économiques et sociales, la professeure Thérèse N’Da Yoman a alerté sur le faible investissement dans des secteurs clés tels que la santé et l’éducation, soulignant une crise systémique marquée par un financement insuffisant et des conditions difficiles pour les agents de santé.
Pour le PDCI, toutes ces dérives justifient de ne pas accorder un nouveau mandat au RHDP au pouvoir, dénonçant un système où la justice est un instrument politique plus qu’une garantie d’équité.
