Les ministres africains en charge de l’eau ont adopté la « Vision africaine de l’eau 2063 », un cadre stratégique destiné à transformer la gouvernance hydrique du continent. La décision a été prise à l’issue de la 14e session du Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW), clôturée lundi 29 septembre à Dakar.
Fruit de plusieurs années de concertation, ce document place l’eau au cœur de la transformation économique et sociale de l’Afrique. Il promeut une gestion intégrée et durable des ressources, avec une priorité donnée à la mobilisation des financements domestiques avant tout recours extérieur. L’innovation technologique et le numérique y occupent une place centrale, de même que l’expérience acquise par l’Afrique dans la gestion partagée des bassins transfrontaliers.
Le ministre sénégalais de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, a salué « un moment historique », rappelant que cette vision permettra au continent de « parler d’une seule voix » face aux défis du changement climatique, de la croissance démographique et de la sécurité alimentaire.
La rencontre de Dakar a réuni près de 30 délégations, dont 17 ministres, un niveau de participation jugé record. Les États membres ont aussi adopté des mesures pour renforcer l’AMCOW, basé au Nigéria, grâce à l’amélioration du financement institutionnel et au règlement des arriérés de cotisations.
Pour le Sénégal, pays hôte et président actuel de l’AMCOW, cette adoption confirme son rôle moteur dans la diplomatie de l’eau. Le pays, déjà impliqué dans les organisations de gestion des fleuves Gambie et Sénégal, accueillera en janvier 2026 une réunion préparatoire à la Conférence des Nations unies sur l’eau, qu’il co-organisera avec les Émirats arabes unis.
Inscrite dans l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la « Vision africaine de l’eau 2063 » trace les perspectives d’une gouvernance durable et équitable de cette ressource vitale pour les décennies à venir.
