Économie : le riz vietnamien résiste aux turbulences du marché mondial

 

Le marché mondial du riz traverse une zone de turbulences. Les Philippines, premier importateur de la planète, envisagent de maintenir les restrictions et de relever les droits de douane. L’Indonésie annonce l’arrêt de ses importations, tout en se positionnant désormais comme exportateur. Dans le même temps, des géants comme l’Inde et la Thaïlande ajustent leur stratégie commerciale, accentuant les secousses.

Au cœur de ces bouleversements, le Vietnam, l’un des principaux fournisseurs mondiaux, reste directement exposé. D’après les données douanières arrêtées au 15 septembre, le pays a expédié 6,6 millions de tonnes de riz, soit une légère hausse de 1,5 % en volume. Toutefois, la valeur des exportations chute de 17 % sur un an pour atteindre environ 3,4 milliards de dollars. Sur le marché international, les prix restent stables : le riz parfumé 5 % brisures se négocie entre 440 et 465 dollars la tonne, tandis que le Jasmine s’établit autour de 496 à 500 dollars. Sur le marché intérieur, les prix progressent légèrement en raison d’une offre restreinte.

Selon les exportateurs, la baisse des prix mondiaux s’explique par une offre excédentaire. Même si le riz vietnamien conserve des segments de niche, il subit cette tendance générale, ce qui limite les perspectives de hausse d’ici la fin de l’année.

L’Afrique représente toutefois une lueur d’espoir. Les prévisions du Département américain de l’agriculture confirment une demande soutenue, et plusieurs pays du continent ont déjà repris leurs achats. Aux Philippines, malgré les débats sur la taxation, les besoins d’importation demeurent élevés, accentués par une baisse attendue de la production nationale. Les consommateurs philippins continuent de privilégier le riz vietnamien, jugé plus compétitif que les alternatives.

Pour le professeur Bùi Chi Buu, ancien directeur de l’Institut des sciences agricoles du Sud, l’avenir se jouera sur la qualité et non uniquement sur les volumes. Avec une population de plus de 280 millions d’habitants, l’Indonésie pourrait devenir à terme le premier importateur mondial. Le Vietnam doit donc accélérer sa montée en gamme et renforcer la valeur ajoutée de son riz afin de conquérir des marchés plus stables et durables.

 

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