ONU : le Niger exige de la France la reconnaissance de ses crimes coloniaux

 

 

À la tribune de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zène a lancé un appel solennel à la France. Samedi, il a demandé à l’ancienne puissance coloniale de reconnaître les « crimes » commis au Niger durant l’occupation, rappelant les violences et massacres qui ont marqué cette période.

« Les Nigériens n’ont jamais oublié la violence particulièrement inouïe qui a caractérisé l’occupation coloniale », a déclaré le chef du gouvernement. Il a évoqué notamment la mission Voulet-Chanoine, tristement célèbre pour ses expéditions militaires sanglantes à Téra, Dioundou, Doutchi, Konni, Tessaoua et Zinder, où un sultan avait même été exécuté.

Ali Mahaman Lamine Zène a insisté sur la nécessité d’un « devoir de mémoire » et a affirmé que son pays avait déjà mis en place une commission d’experts composée d’universitaires et de scientifiques. Cette structure est chargée d’inventorier et de documenter les différents crimes coloniaux commis depuis 1899, afin de solder ce « passif colonial ».

Cette prise de position intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre Niamey et Paris. Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 ayant renversé le président Mohamed Bazoum, le Niger a rompu ses accords de défense et ses partenariats économiques avec la France, accusée de soutenir la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir le chef de l’État déchu.

Pour les nouvelles autorités nigériennes, cette démarche à l’ONU s’inscrit dans une volonté de rupture avec le passé colonial et de réaffirmation de leur souveraineté face à l’ancienne puissance tutélaire.

 

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