Mali : Bamako lance une réforme de la microfinance pour protéger l’épargne

 

 

Le gouvernement malien s’apprête à modifier le cadre légal de la microfinance afin de sécuriser les dépôts et de renforcer la régulation d’un secteur en pleine expansion. L’annonce a été faite le 18 septembre à New York et rendue publique le 23 septembre.

Au 31 décembre 2024, le Mali comptait 116 institutions de microfinance agréées pour plus de 1,58 million de clients. Les dépôts atteignaient 158 milliards de FCFA et les crédits 191 milliards, selon l’Association professionnelle des Systèmes financiers décentralisés. En 2023, on dénombrait près de 140 institutions, mais plusieurs avaient perdu leur agrément pour non-conformité.

La tendance confirme une croissance continue : en 2022, les dépôts s’élevaient à environ 145 milliards de FCFA et les crédits à 170 milliards. Le secteur représente désormais plus de 2 % du PIB et environ 5 % de l’épargne collectée par le système financier formel.

Pour mieux encadrer cette dynamique, Bamako a déjà transformé la Cellule de contrôle et de surveillance des SFD en Direction de la microfinance. Le projet de loi en préparation vise à harmoniser la réglementation nationale avec les normes de l’UEMOA, dans la lignée des réformes engagées au Burkina Faso et au Bénin en 2025.

À l’échelle régionale, la BCEAO recensait fin 2024 près de 533 institutions de microfinance, gérant plus de 2 300 milliards de FCFA de dépôts et 2 700 milliards de crédits. Le Mali en représente entre 10 et 12 %, ce qui en fait un acteur significatif du marché.

Cette réforme intervient alors que le déficit budgétaire malien est estimé à 3,4 % du PIB en 2025, contre 4,3 % en 2024. Les autorités affirment vouloir protéger l’épargne des ménages, combattre les structures illégales et améliorer la gouvernance prudentielle. La microfinance demeure un levier essentiel pour soutenir l’agriculture, le commerce et les services, secteurs vitaux de l’économie nationale, notamment en zone rurale.

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