La Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a annoncé lundi son retrait avec effet immédiat de la Cour pénale internationale (CPI). Elle accuse l’institution de partialité et de servir d’« instrument de répression néocoloniale aux mains de l’impérialisme ».
Dans un communiqué conjoint signé par Assimi Goïta, président de la transition du Mali et président en exercice de l’AES, les trois pays estiment que la CPI « s’est révélée incapable de juger les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide et les crimes d’agression avérés ».
Le document dénonce un « mutisme complaisant » de la Cour envers certains auteurs de crimes, tout en s’acharnant contre d’autres acteurs exclus du « cercle fermé des bénéficiaires de l’impunité internationale institutionnalisée ».
Les dirigeants de l’AES rappellent avoir coopéré avec la CPI depuis leur adhésion au Statut de Rome, sur la base de ses dispositions ainsi que d’accords relatifs à son fonctionnement sur leurs territoires. Mais, selon eux, l’institution s’est progressivement transformée en « justice sélective » et en outil au service de puissances étrangères.
« Au regard de cette situation, les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger portent à la connaissance de l’opinion publique et de la communauté internationale leur décision souveraine de se retirer du Statut de Rome », précise le communiqué, soulignant que cette démarche s’inscrit dans la volonté d’affirmer leur pleine souveraineté.
L’AES indique vouloir mettre en place des « mécanismes endogènes » pour consolider la paix et la justice, tout en réaffirmant son engagement pour la promotion et la protection des droits de l’Homme selon ses valeurs sociétales et sa lutte contre l’impunité.
Enfin, la Confédération assure qu’elle poursuivra sa coopération avec l’ONU et les États membres « dans d’autres cadres appropriés » afin de promouvoir les droits humains et de défendre la souveraineté des États.