Troisième producteur mondial de caoutchouc naturel, la Côte d’Ivoire veut faire de l’hévéaculture un moteur de développement respectueux de l’environnement et des communautés rurales. Plus d’un million de personnes en vivent dans le pays.
Dans cette optique, la Société africaine de plantations d’hévéa (SAPH) a mené, entre 2023 et 2025, le projet « Sustainable Rubber for Communities » dans la région de la Mé, avec l’appui de la GIZ et de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR). Clôturé le 18 septembre à Abidjan, ce programme a permis de renforcer la protection de la Réserve naturelle de Mabi-Yaya et de promouvoir des alternatives économiques pour les habitants des villages de Mopodji et Kossandji.
Deux associations villageoises d’épargne et de crédit ont été créées, 120 producteurs et productrices d’hévéa formés, et des groupements de femmes accompagnés dans des activités génératrices de revenus comme le maraîchage, l’élevage porcin ou la culture du piment. « Ce projet nous a donné de nouvelles ressources pour soutenir nos familles, envoyer nos enfants à l’école et préserver la forêt », a témoigné Mme Atsé Jeannette, présidente d’une association de femmes de Kossandji.
Sur le plan environnemental, les usiniers se sont engagés à ne plus acheter de caoutchouc issu de la Réserve de Mabi-Yaya. Une déclaration commune a officialisé cet engagement en mai 2025, à l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité.
Pour le directeur général de la SAPH, Thierry Serres, ce modèle doit servir d’exemple : « Nous voulons un hévéa inclusif, sans déforestation, qui améliore les conditions de vie des communautés locales. »
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de préservation des forêts, alors que la Côte d’Ivoire a perdu 84 % de sa couverture forestière en un siècle. Le gouvernement vise à restaurer 6,4 millions d’hectares d’ici 2030.
Leader régional avec 281 000 tonnes produites en 2024, la SAPH entend poursuivre ses programmes communautaires pour concilier performance économique, protection de la biodiversité et développement social. L’hévéa, deuxième filière d’exportation du pays, apparaît désormais comme un levier clé d’une croissance plus durable.