À Dakar, Médecins sans frontières (MSF), l’École des Sables et l’artiste Mao Sidibé ont lancé « Clima Yaakaar », un projet artistique mêlant musique traditionnelle ouest-africaine et danse contemporaine pour sensibiliser aux impacts sanitaires du changement climatique. Le projet s’illustre par la chanson « Oya », devenue hymne de ce militantisme artistique.
« Yaakaar signifie espoir. Le projet montre que l’art peut toucher là où les rapports scientifiques échouent », explique le Dr Didier Mukeba, responsable médical de MSF en Afrique de l’Ouest. Mao Sidibé ajoute : « La musique et la danse transmettent des messages que beaucoup reçoivent sans même s’en rendre compte. » La chanson « Oya » s’inspire de témoignages de populations affectées dans plusieurs pays, comme Madagascar, le Soudan ou le Cameroun.
Paul Sagne, directeur de l’École des Sables, insiste sur la dimension transformative de l’art : « En utilisant la musique et la danse, la justice climatique devient un projet collectif, pris avec amour et non par la peur. »
L’urgence sanitaire justifie cette démarche : en 2024, MSF a pris en charge environ 4 millions de déplacés en Afrique de l’Ouest à cause des inondations. Les équipes médicales observent également une recrudescence de maladies comme le choléra et la malaria dans des zones auparavant épargnées.
Au-delà de la sensibilisation, « Clima Yaakaar » vise à porter la voix des communautés vulnérables lors de la COP 30 au Brésil. « Nous voulons que les discussions sur le climat ne restent pas confinées aux bureaux. Cette chanson est notre voix commune pour dire : il est temps d’agir », souligne Maria Guevara, secrétaire médicale de MSF.
Avec « Clima Yaakaar », l’art devient ainsi un puissant outil de plaidoyer climatique, capable de mobiliser et d’émouvoir tout en alertant sur les réalités sanitaires et sociales du changement climatique en Afrique.