Le climat politique camerounais a connu un nouvel épisode hier, vendredi 12 septembre 2025. Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a reçu à son domicile Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) et candidat à la présidentielle du 12 octobre prochain.
Selon les précisions de Kamto publiées sur ses réseaux sociaux, la rencontre s’est déroulée en présence de deux proches collaborateurs de Tchiroma, dans une atmosphère qualifiée de « franche et cordiale ». L’entretien, présenté comme un acte de solidarité et de concertation, intervient à quelques semaines d’un scrutin décisif.
Un communiqué de campagne de Tchiroma confirme cette démarche et dénonce un contexte marqué par des « injustices électorales » et des tentatives « d’affaiblir les forces du changement ». L’ancien ministre explique avoir voulu exprimer son respect à Kamto, qu’il considère comme une « figure majeure de l’opposition injustement écartée de la présidentielle ». Le texte insiste sur la nécessité de dépasser les ambitions personnelles pour bâtir un front commun capable de conduire le pays vers une « véritable transition démocratique ».
Cette rencontre intervient dans un moment charnière pour Kamto. Le matin même, il a annoncé sa démission du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (MANIDEM), le parti sous lequel il avait déposé une candidature finalement invalidée par le Conseil constitutionnel au motif de « pluralité d’investiture ». Kamto a dénoncé une manœuvre politique visant à marginaliser son parti, déjà affaibli par le report des législatives et municipales à mars 2026.
En réponse aux appels de la direction nationale du MRC, il a donc quitté le MANIDEM avec effet immédiat, tout en saluant l’attitude « patriotique » de son président, Georges Anicet Ekane, et la disponibilité de ses militants.
Bien qu’exclu de la présidentielle, Maurice Kamto reste une voix centrale de l’opposition. À ses partisans, il promet que « la lutte continue », tandis que Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, s’apprête à briguer un huitième mandat.