La Zambie a franchi une étape décisive dans son redressement économique. Le président Hakainde Hichilema a déclaré vendredi que 92 % de la dette extérieure du pays avait été restructurée, allégeant considérablement la pression sur les finances publiques.
S’exprimant à l’ouverture de la 5e session de la 13e Assemblée nationale à Lusaka, il a souligné que l’économie zambienne avait connu une croissance moyenne de 5,2 % entre 2021 et 2024, soit trois fois plus que le rythme enregistré entre 2017 et 2020. Cette restructuration, obtenue après de longues discussions avec les créanciers bilatéraux et commerciaux, ouvre la voie à de nouveaux investissements dans l’énergie, les mines et les infrastructures.
La dette extérieure de la Zambie avait dépassé les 12 milliards de dollars avant l’accord conclu dans le cadre de la Facilité élargie de crédit du FMI. Pour Hichilema, cette opération marque un tournant vers la stabilité macroéconomique. Il a également mis en avant le renforcement du kwacha et la baisse de l’inflation, passée de 23,1 % en janvier à 15 % en août, comme des signes de redressement.
Pour soutenir la croissance, le gouvernement prévoit la création de zones économiques spéciales dans toutes les provinces. L’objectif est de stimuler la production locale et de générer de nouveaux emplois. Dans le secteur minier, la remise en marche des mines de Mopani et Konkola ainsi que le règlement du différend avec First Quantum Minerals ont déjà dopé la production de cuivre, principale source de devises du pays.
Le chef de l’État a toutefois reconnu que l’énergie restait un défi. La capacité de production électrique, figée autour de 3 700 mégawatts depuis quatre décennies, est affaiblie par les effets de la sécheresse, accentuant les coupures de courant. Pour y remédier, le gouvernement veut attirer les capitaux privés en appliquant des tarifs reflétant les coûts réels, en ouvrant l’accès au réseau et en soutenant les producteurs indépendants.
Plusieurs projets sont déjà en cours : une centrale solaire de 94 MW à Kitwe, une autre de 100 MW à Chisamba, ainsi qu’une centrale au charbon de 300 MW prévue à Maamba, dans la province du Sud.