Afrique 2030 : un rapport appelle à tripler les investissements pour réussir la transition verte

 

Un nouveau rapport publié à Addis-Abeba alerte sur la nécessité pour l’Afrique de tripler ses investissements dans les énergies renouvelables afin d’atteindre 300 GW de capacité installée d’ici 2030, conformément à la Déclaration de Nairobi.

Pour y parvenir, le continent devrait accroître de 23 % par an sa production en énergies propres. Or, en 2024, l’Afrique n’a ajouté que moins de 1 % des capacités mondiales installées, malgré un potentiel solaire représentant 60 % des meilleures ressources planétaires. Les financements restent encore trop orientés vers les énergies fossiles : pour chaque dollar investi dans ce secteur, seuls 92 cents sont dirigés vers les renouvelables.

Le rapport « The Renewable Energy Investment Case for Africa » recommande une combinaison d’outils financiers, tels que les garanties vertes, les obligations durables, les financements mixtes et les partenariats public-privé. Il cite plusieurs réussites emblématiques : le parc éolien du Kenya financé par des capitaux diversifiés, le projet solaire marocain mené en partenariat public-privé, ou encore la diffusion des systèmes solaires hors réseau au Nigeria.

Ali Mohamed, envoyé spécial du Kenya pour le climat, rappelle que « les investissements actuels dans l’énergie en Afrique atteignent environ 90 milliards de dollars par an, dont plus de la moitié va encore aux combustibles fossiles. Si nous ne réduisons pas les coûts de financement, l’objectif de 300 GW restera hors de portée ».

Même constat pour Charles Wanguhu, directeur d’Enzi Ijayo : « L’Afrique dispose des ressources et de l’ambition nécessaires pour alimenter son développement avec des énergies propres. Ce qui manque, c’est le financement à la hauteur de cette ambition. »

Pour la chercheuse Amy Kong de Zero Carbon Analytics, la croissance annuelle doit tripler par rapport aux rythmes actuels afin de respecter l’échéance de 2030. Wangari Muchiri, du Global Wind Energy Council, appelle de son côté à « une politique uniforme, claire et prévisible » pour renforcer la confiance des investisseurs.

Le rapport exhorte enfin les pays développés à respecter leur promesse de fournir 300 milliards de dollars par an de financement climatique au Sud d’ici 2035, et encourage les gouvernements africains à libéraliser leurs marchés, renforcer les capacités locales et mettre en place des mécanismes de partage des risques.

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