Le continent africain pourrait voir naître jusqu’à 230 millions d’emplois liés au numérique d’ici 2030, grâce à une adoption responsable et inclusive de l’intelligence artificielle (IA), selon un rapport de Mastercard. Intitulé « Exploiter le pouvoir de transformation de l’IA en Afrique », le livre blanc de Mastercard examine le degré de préparation du continent, les opportunités à exploiter et les stratégies pour intégrer l’IA dans des secteurs clés tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, l’énergie et la finance.
Le rapport insiste sur le rôle transformateur de l’IA lorsqu’elle est développée en respectant les contextes locaux et en garantissant l’intégrité. L’impact pourrait être majeur sur les économies africaines et accélérer la création d’emplois.
Mark Elliott, président de la division Afrique de Mastercard, explique : « L’Afrique tire déjà parti de l’IA, dans les laboratoires comme dans les champs, les cliniques et les écoles. Pour en libérer tout le potentiel, il est indispensable d’investir dans les infrastructures, les données, les compétences et les politiques publiques. Une IA responsable et adaptée au contexte local peut favoriser une croissance inclusive et connecter plus de personnes aux opportunités ».
Le rapport souligne les atouts du continent : une population jeune et dynamique, une infrastructure mobile bien développée et un fort esprit entrepreneurial. Ces facteurs pourraient permettre à l’Afrique de devenir un acteur central de l’économie mondiale portée par l’IA. Le marché africain de l’IA devrait passer de 4,5 milliards de dollars en 2025 à 16,5 milliards en 2030.
Greg Ulrich, directeur de l’IA et des données de Mastercard, ajoute : « L’IA ne prend toute sa valeur que si elle inspire confiance. Notre objectif est de développer une IA responsable, inclusive et utile pour nos clients, partenaires et employés. Ce n’est pas seulement de l’innovation, c’est de l’innovation avec intégrité ».
Le document met en avant plusieurs réussites régionales. En Afrique du Sud, 610 millions de dollars ont été investis dans l’IA en capital-risque en 2023. Le plan national vise la création de 300 startups et la formation de 5 000 professionnels d’ici 2030. Au Kenya, la Stratégie nationale pour l’IA encourage la recherche et l’innovation, soutenant des projets comme Tala, qui utilise les données mobiles pour l’évaluation du crédit, et UlizaLlama, un chatbot de santé maternelle de Jacaranda Health disponible en cinq langues locales.
Au Nigéria, deuxième marché africain en nombre de startups spécialisées, 218 millions de dollars ont été levés en 2023. L’IA y est utilisée pour l’apprentissage personnalisé via Rising Academies, la microfinance avec Kudi.ai et la gouvernance à travers des outils de suivi des fonds publics. Le marché nigérian de l’IA pourrait atteindre 1,4 milliard de dollars d’ici 2025.