Les représentants de 184 pays se sont réunis à Genève, mardi 5 août 2025, dans le cadre des négociations onusiennes pour établir un traité international contraignant contre la pollution plastique. Ils ont dix jours pour tenter de progresser vers un accord qui vise à juguler une crise environnementale mondiale.
Le président des débats, Luis Vayas Valdivieso, a mis en garde contre l’ampleur de la pollution plastique, qui détruit les écosystèmes, nuit à la santé et touche les plus vulnérables. Il a insisté : « L’urgence est réelle, la preuve est claire, la responsabilité repose sur nous ».
L’un des points les plus controversés est la réduction de la production de plastique vierge, une demande portée par un groupe de pays dits « ambitieux », dont la France. Mais les pays producteurs de pétrole et les acteurs de la pétrochimie s’y opposent fermement, préférant axer le traité sur le recyclage uniquement.
La ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a reconnu que les discussions s’annonçaient « difficiles », malgré une organisation plus fluide que lors de la précédente session à Busan.
Plus de 600 ONG sont présentes et exigent un accord équitable, contraignant et centré sur la réduction à la source. Pour marquer les esprits, l’artiste canadien Benjamin Von Wong a installé devant l’ONU une œuvre baptisée Le fardeau du Penseur : une réinterprétation de la statue de Rodin, submergée par des déchets plastiques.
La pollution plastique coûte déjà au moins 1 500 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale, selon une étude parue dans The Lancet. Elle constitue un danger croissant pour la santé, notamment dans les pays du Sud.
Certains, comme le représentant du Panama, restent optimistes. Mais si les lignes ne bougent pas, le risque d’échec plane une fois de plus sur ce processus crucial.