Tamir Shuhaybir, un adolescent palestinien de 13 ans, a succombé à la malnutrition à l’hôpital des martyrs Al-Aqsa, dans la bande de Gaza, frappée de plein fouet par une famine causée par le blocus israélien et les attaques répétées. Les médecins de l’établissement ont confirmé que l’enfant est arrivé dans un état de dénutrition extrême, le corps affaibli au point de ressembler à une silhouette décharnée. Sa mère, effondrée, a témoigné : « Mon fils était malade, mais il n’était pas condamné. Ce sont la faim et l’absence de soins qui l’ont tué. Pendant des jours, je n’ai même pas pu lui donner un morceau de pain. Je l’ai vu se faner chaque jour, impuissante. »
L’oncle de Tamir, Abdulkadir Shuhaybir, a également pris la parole pour dénoncer la situation : « Il n’avait que 13 ans. Il est mort de faim. Que Dieu ait pitié de lui. Le monde doit cesser de détourner le regard. Ceux qui affirment qu’il n’y a pas de famine à Gaza devraient venir constater la vérité eux-mêmes. »
Le décès du jeune Tamir survient dans un contexte de crise humanitaire extrême. Depuis des mois, la population gazaouie vit sous le feu des bombardements israéliens et souffre d’un blocus qui empêche l’entrée d’aide essentielle : nourriture, médicaments, eau potable et équipements médicaux font cruellement défaut.
Les chiffres sont alarmants. En seulement 24 heures, 8 autres personnes sont mortes de faim à Gaza, portant le bilan à 188 décès par malnutrition, dont 94 enfants. Les organisations humanitaires dénoncent l’utilisation délibérée de la faim et de la soif comme instruments de guerre.
Les infrastructures civiles ont été réduites à néant : 88 % des installations de base sont hors service. Les Palestiniens déplacés par les attaques et les ordres d’évacuation sont désormais plus de 2 millions, entassés dans des camps de fortune ou des écoles surpeuplées, sans accès aux soins ni à l’hygiène.
Les bombardements israéliens ne cessent pas, même dans les zones censées être sûres. Les tentes et abris des personnes déplacées sont régulièrement visés, aggravant la détresse des familles.
Depuis le 7 octobre 2023, le bilan humain dépasse les 61 200 morts et 150 671 blessés du côté palestinien, selon les derniers chiffres. Au-delà des pertes humaines directes, c’est toute une population qui est méthodiquement privée des moyens de survie les plus élémentaires.
Le drame de Tamir Shuhaybir n’est pas un cas isolé, mais le reflet glaçant d’un désastre humanitaire en cours.