Trois personnes ont perdu la vie et quatre autres ont été blessées dans un incendie survenu dans la nuit de lundi à mardi au service des urgences de l’hôpital Mesbah Baghdad à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie. Le feu, signalé à 00h33, a été maîtrisé avant de se propager à l’ensemble de l’établissement, selon la Protection civile. Mais le bilan reste lourd : deux femmes de 31 et 67 ans, ainsi qu’un homme de 45 ans sont décédés. Parmi les blessés, un homme de 61 ans a été gravement brûlé et transféré en urgence à la clinique Serssouf.
Trois autres patients (deux jeunes hommes de 18 et 19 ans, et une femme de 35 ans) ont été pris en charge pour des troubles respiratoires et évacués vers la clinique Hassi Lala après avoir reçu les premiers soins.
Ce drame ravive les critiques sur l’état des hôpitaux algériens, particulièrement dans les zones éloignées comme le Grand Sud. À Tamanrasset, les pénuries d’équipements, le manque de maintenance et les conditions d’hygiène dégradées sont dénoncés depuis des années. Malgré les milliards annoncés par l’État, la vétusté du parc hospitalier et la faiblesse des dispositifs de sécurité continuent de provoquer des incidents graves.
Le service touché par l’incendie ne disposait visiblement pas de moyens de prévention adéquats : alarmes défaillantes, extincteurs absents ou obsolètes, entretien négligé. Le ministère de la Santé ne s’était pas encore exprimé mardi matin, mais la pression monte. L’opinion publique réclame des comptes.
La Protection civile affirme avoir déployé « tous les moyens humains et matériels » pour contenir le sinistre, mais dans un pays marqué par la corruption dans les marchés publics, y compris ceux liés à la santé, ces promesses peinent à convaincre. Le drame de Tamanrasset révèle une fois encore la profondeur de la crise du système hospitalier algérien, où les plus vulnérables paient le prix fort de l’abandon des structures publiques.
