Le Grand Magal de Touba, l’un des plus grands rassemblements religieux d’Afrique de l’Ouest, a été officiellement reconnu comme patrimoine culturel immatériel national du Sénégal. L’arrêté ministériel signé par Khady Diène Gaye, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, consacre cette célébration comme un pilier de l’identité culturelle et religieuse du pays.
Cette inscription marque une étape majeure dans la valorisation des traditions sénégalaises. En l’intégrant à l’inventaire national du patrimoine vivant, les autorités entendent assurer la préservation, la transmission et la promotion de cette manifestation profondément enracinée dans l’histoire nationale.
Organisé chaque année dans la ville sainte de Touba, le Grand Magal commémore l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, déporté au Gabon en 1895 par l’administration coloniale. Ce pèlerinage attire des millions de fidèles venus du Sénégal et de la diaspora, rassemblés dans un esprit de foi, de dévotion et de solidarité.
Au-delà de sa portée religieuse, le Magal est un moment fort de transmission culturelle. Il met en valeur les khassaïdes (poèmes mystiques), la tradition d’hospitalité (berndé), les savoir-faire culinaires, l’organisation communautaire ainsi que les arts oraux et sacrés. Le gouvernement s’engage désormais à encadrer et valoriser ces expressions à travers des mesures de sauvegarde.
Pour la ministre Khady Diène Gaye, ce classement est un hommage à Cheikh Ahmadou Bamba et aux valeurs de paix, de résistance et de mémoire collective portées par le Magal. Un plan de préservation et de mise en valeur sera élaboré avec la communauté mouride, et une candidature à l’UNESCO pour une reconnaissance internationale est envisagée.
L’entrée du Grand Magal dans le patrimoine immatériel national vient s’ajouter à celle d’autres pratiques culturelles emblématiques comme le Xooy, rituel de divination sérère, ou le thiouraye, encens traditionnel. Une manière pour le Sénégal d’affirmer sa richesse culturelle sur la scène mondiale.
