Présentées comme un outil participatif de lutte contre la désinformation, les « notes de contexte » de la plateforme X (ex-Twitter) s’avèrent inefficaces selon une nouvelle étude américaine. Sur 1,76 million de notes soumises entre 2021 et 2025, plus de 90 % ne sont jamais publiées, alerte l’ONG Digital Democracy Institute of the Americas (DDIA).
Le système, censé être rapide et transparent, repose sur un vote communautaire. Mais en pratique, la majorité des notes échouent à franchir ce filtre. En 2025, seules 4,9 % des propositions anglophones ont été rendues visibles, contre 9,5 % en 2023. L’espagnol progresse légèrement, avec 7,1 % de notes publiées.
Le DDIA pointe un « goulot d’étranglement », en particulier dans les contenus en anglais. Certaines notes restent ignorées, d’autres ne sont jamais soumises au vote. Le bot le plus actif, spécialisé dans les arnaques aux cryptomonnaies, a vu 96,9 % de ses 43 000 contributions rester dans l’ombre. Seul progrès : le délai moyen de publication est passé de 100 jours en 2022 à 14 jours en 2025.
TikTok et Meta s’intéressent pourtant à ce modèle. Meta a d’ailleurs mis fin à son partenariat avec des fact-checkers aux États-Unis, au nom de la lutte contre la « censure », reprenant la rhétorique des conservateurs. Résultat : une explosion des contenus haineux, selon les ONG UltraViolet, GLAAD et All Out.
En Europe, la mise en œuvre du règlement DSA pourrait obliger les plateformes à revoir leurs pratiques. L’enjeu : garantir une modération efficace et transparente, dans un écosystème numérique de plus en plus instable.