À l’occasion du 80e anniversaire de la Charte des Nations unies, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé, jeudi 26 juin 2025 l’usage sélectif du texte fondateur de l’organisation. « La Charte n’est pas un menu à la carte », a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale, pointant du doigt les violations répétées de ses principes fondamentaux.
Selon lui, jamais depuis sa création en 1945, la Charte n’a été autant mise à mal. Il cite notamment « la menace ou l’usage de la force contre des nations souveraines, la militarisation de l’eau et de la nourriture, les attaques contre des civils et leurs infrastructures, et l’érosion du droit international humanitaire et des droits humains ».
Guterres déplore une tendance inquiétante : les États invoquent la Charte quand cela les arrange, et l’ignorent dans le cas contraire. Pour lui, cette attitude affaiblit l’ordre multilatéral et ouvre la voie à l’arbitraire. « Nous ne pouvons pas normaliser les violations de ses principes les plus fondamentaux », a-t-il insisté.
Le chef de l’ONU a rappelé que ce traité, signé le 26 juin 1945 à San Francisco, a permis d’éviter un troisième conflit mondial, de sauver des vies et de bâtir des ponts dans les zones les plus troublées. Il en appelle à une réaffirmation collective du droit international, non seulement dans les discours mais aussi dans les actes.
« Défendre la Charte est une mission continue », a-t-il souligné, exhortant tous les États membres à en respecter l’esprit et la lettre. Un appel lancé pour restaurer la paix, la justice et le progrès dans un monde marqué par des tensions croissantes et un recul du multilatéralisme.