À Genève, le Vietnam appelle à respecter le droit humanitaire et à renforcer la solidarité internationale

Présent au Segment des affaires humanitaires du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC-HAS), tenu récemment à Genève, le Vietnam a lancé un appel fort en faveur du respect du droit international humanitaire et d’une mobilisation accrue face à la montée des besoins d’urgence à travers le monde. Représenté par l’ambassadeur Mai Phan Dung, chef de sa Mission permanente auprès des Nations unies, le pays a exprimé sa vive inquiétude face à l’explosion des crises humanitaires. Plus de 360 millions de personnes sont attendues en situation de détresse en 2025, en raison des conflits armés, des catastrophes naturelles, de l’insécurité alimentaire et des chocs économiques.

Le diplomate a salué les efforts de l’ONU et de ses partenaires, tout en plaidant pour des financements plus souples, fiables et adaptés à l’ampleur des défis. Il a également rappelé que le Vietnam, victime régulière d’événements climatiques extrêmes, reste confronté à des situations d’urgence internes. Il a évoqué notamment le passage du typhon Yagi en septembre 2024, qui a provoqué la mort de plus de 320 personnes et déplacé plus de 130 000 autres.

Dans ce contexte, le Vietnam a insisté sur la nécessité d’investir dans des infrastructures résilientes, de renforcer les systèmes d’alerte précoce et d’intensifier la coopération régionale face aux risques climatiques croissants en Asie du Sud-Est. Le diplomate a également souligné l’importance de solutions inclusives, ancrées dans la science et portées par des partenariats entre gouvernements, entreprises et communautés locales.

Le pays a réaffirmé son engagement pour une action humanitaire guidée par les principes de neutralité, d’impartialité, d’indépendance et d’humanité, conformément à la Charte des Nations unies. Il a aussi rappelé ses contributions financières au Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) et son implication dans les dispositifs humanitaires de l’ASEAN.

L’événement a par ailleurs mis en lumière les graves violations du droit international humanitaire, faisant des années 2024 et 2025 une période particulièrement meurtrière pour les travailleurs humanitaires. Plusieurs interventions ont plaidé pour une réforme en profondeur du système d’aide : décentralisation de la prise de décision, soutien accru aux acteurs locaux, et transformation des mécanismes de financement.

Enfin, l’importance des technologies numériques, de l’intelligence artificielle et de l’action anticipée a été soulignée comme leviers pour réduire les risques de catastrophes et renforcer la résilience des populations.

Dans le contexte du 80e anniversaire de l’ONU, cette session de l’ECOSOC-HAS pourrait marquer un tournant vers un système humanitaire mondial plus efficace, équitable et humain.

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