Les principaux partis de gauche français écologistes, socialistes et communistes – ont uni leurs voix ce mardi 17 juin à Paris pour réclamer la reconnaissance officielle d’un État palestinien par la France. Cette mobilisation politique intervient dans un contexte de guerre prolongée à Gaza et d’attente autour de la conférence pour une solution à deux États, reportée par l’Élysée.
Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF) ont pris part à une conférence de presse commune au cours de laquelle ils ont dénoncé l’inaction de Paris face aux massacres à Gaza et le retard de la France par rapport à d’autres pays européens. « On aurait aimé être aussi fiers d’être Français que les Espagnols l’ont été quand leur pays a reconnu l’État palestinien », a déclaré Marine Tondelier. « Qu’attendent-ils ? Que la Palestine soit rayée de la carte pour la reconnaître à titre posthume ? » La dirigeante écologiste a critiqué la passivité des Européens et fustigé la « diplomatie des tweets » qui ne s’accompagne d’aucune mesure concrète. Elle a également qualifié la situation actuelle à Gaza de génocide, en appelant à une prise de position claire et urgente.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a dénoncé une « inaction complice » de la France et de l’Union européenne, estimant que des sanctions équivalentes à celles imposées à la Russie devaient frapper le gouvernement israélien. « Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait déjà l’objet d’un mandat d’arrêt. La France ne peut pas rester muette face à cela. » De son côté, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a jugé que refuser de reconnaître la Palestine revient à aggraver les souffrances du peuple palestinien. Il a insisté sur la nécessité de passer à l’action : « Nous ne devons plus nous contenter de paroles. C’est notre devoir moral et politique. »
Cette prise de parole unifiée intervient alors que devait s’ouvrir ce mardi à Paris une conférence sur la solution à deux États, co-organisée par la France et l’Arabie Saoudite. Initialement attendue comme le moment où Paris allait reconnaître officiellement l’État palestinien, la rencontre a été reportée sans nouvelle date, selon un communiqué du président Emmanuel Macron.
Face à ce report, les responsables de gauche ont dénoncé une occasion manquée et appellent à rompre avec l’attentisme diplomatique pour défendre une paix juste et durable au Proche-Orient.