En mission à Abidjan, une délégation de l’Union africaine (UA) conduite par Mahamat Saleh Annadif a rencontré ce jeudi 12 juin les principales forces politiques ivoiriennes, dans l’objectif de contribuer à un climat électoral serein avant l’élection présidentielle d’octobre 2025. Le chef de mission a échangé successivement avec le parti au pouvoir, le RHDP, la coalition de l’opposition CAP-CI, ainsi qu’avec des institutions clés du processus électoral.
Du côté du RHDP, Mahamat Annadif a salué un « échange constructif » et a rapporté que les responsables du parti présidentiel ont exprimé leur volonté de garantir des élections paisibles. Le porte-parole du RHDP, le ministre d’État Adjoumani Kouassi, a rappelé les cinq phases de dialogue politique organisées par le pouvoir, affirmant que ces efforts sont en cours de consolidation pour garantir un scrutin apaisé.
Reçue ensuite par la CAP-CI, l’opposition a appelé à une implication plus forte de l’Union africaine pour éviter les tensions. Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame et porte-parole de la coalition, a plaidé pour des élections « propres, paisibles et inclusives ». Une demande formulée dans un contexte politique tendu, marqué par l’exclusion de plusieurs figures de l’opposition de la liste électorale, dont Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro.
La délégation de l’UA, qui comprend des diplomates, des experts électoraux et des représentants institutionnels issus de plusieurs pays africains, a aussi échangé avec la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil national des droits de l’Homme. L’objectif : évaluer les conditions de préparation du scrutin et formuler des recommandations pour prévenir toute crise.
Dans ses déclarations, Mahamat Annadif a insisté sur la nécessité pour la Côte d’Ivoire de rester un pôle de stabilité dans une sous-région « en phase de turbulence ». Il a rappelé que l’UA ne souhaite pas voir le pays, présenté comme la locomotive de l’Afrique de l’Ouest, sombrer à nouveau dans la violence politique.
La mission de l’Union africaine s’inscrit dans une démarche de prévention, visant à soutenir un processus électoral inclusif et crédible. Reste à voir si ses recommandations et sa présence suffiront à apaiser les tensions croissantes à l’approche de l’échéance d’octobre.