Le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (GSPM) enregistre une hausse sans précédent de ses interventions, avec une moyenne de 110 missions par jour, soit une toutes les 13 minutes. Cette statistique a été révélée mardi 10 juin par le lieutenant-colonel Bony Nimba, chef du bureau opérations du GSPM, au cours de l’émission « Tout savoir sur », initiée par le Centre d’information et de communication gouvernementale (CICG).
En dix ans, les interventions sont passées de 13 000 en 2014 à 40 000 en 2025, traduisant une augmentation de plus de 200 %. Chaque année, ce chiffre croît de 10 à 15 %, avec une prédominance des accidents de la route (47 %), suivis des évacuations sanitaires (13 %) et des incendies (11 %).
Pour faire face à cette intensification, le GSPM collabore étroitement avec d’autres acteurs de la sécurité civile comme les sapeurs-pompiers civils, le SAMU, la Croix-Rouge ou encore le CIAPOL, selon des plans préétablis tels que le plan ORSEC, le plan rouge ou encore le plan bleu, en vigueur actuellement pour lutter contre les inondations.
Le GSPM s’est aussi modernisé avec l’intégration de technologies comme les drones, les caméras portatives (bodycams) ou encore un robot d’extinction capable d’opérer dans des environnements inaccessibles aux humains. L’institution compte aujourd’hui huit compagnies, réparties équitablement entre Abidjan et l’intérieur du pays. Trois nouvelles bases sont en cours d’ouverture à Abobo, Yopougon et Yamoussoukro.
Pour réduire les délais d’intervention dans le Grand Abidjan, des postes de secours prépositionnés ont été créés. Ils sont au nombre de 10 en temps normal et montent à 14 en période de fête.
Malgré ces efforts, le lieutenant-colonel Nimba déplore plusieurs obstacles : dégradation des bouches d’incendie, incivisme sur les routes et nombreux appels abusifs aux numéros d’urgence. Des comportements qui nuisent à l’efficacité des secours et mettent des vies en danger.