Le premier tour de l’élection du président de la Banque africaine de développement (BAD) a acté l’élimination nette du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, qui n’a récolté que 0,52 % des suffrages. Mais il a surtout cristallisé un duel entre le Zambien Samuel Maimbo, en tête avec 40,41 %, et le Mauritanien Sidi Ould Tah, second avec 33,21 %.
Derrière ce face-à-face, le Sénégalais Amadou Hott s’impose comme l’arbitre potentiel du second tour. Avec 17,62 %, il détient un capital décisif dans un jeu de recompositions où les alliances pèseront lourd. En revanche, la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, avec 8,24 %, semble hors course, sauf surprise stratégique de dernière minute.
Le vote du premier tour a aussi mis en évidence une ligne de fracture majeure : Sidi Ould Tah a rallié 47 % des voix des pays régionaux, affirmant son ancrage continental. À l’opposé, Samuel Maimbo a séduit surtout les pays non régionaux, révélant deux conceptions opposées du leadership africain au sein de la BAD.
Le scénario rappelle celui de 2015, où Akinwumi Adesina avait su s’imposer face à Cristina Duarte grâce à des jeux d’alliances savamment orchestrés. Aujourd’hui encore, les logiques géopolitiques, les arbitrages régionaux et la quête de représentativité du continent pèseront lourd dans l’issue finale.
Le second tour s’annonce sous haute tension. Les tractations ont commencé. Rien n’est encore joué.